Contrairement à l'action, l'obligation n'est pas un titre de propriété, mais est un titre de créance. A la différence des actions qui offrent un revenu variable, le revenu des obligations est fixe. L'obligation est une reconnaissance de dettes que les obligataires possèdent vis-à-vis de l'entreprise à laquelle ils ont prêté de l'argent.
En France, le principal émetteur d'obligations est sans conteste l'Etat, qui finance ainsi son endettement à long terme. Dans d'autres cas, l'émetteur pourra être un organisme semi-public ou une société.
Particularités des obligations Une obligation se définit par rapport à plusieurs composantes :
La valeur nominale d’une obligation correspond au montant réellement emprunté par la société émettrice. C’est sur cette base que seront calculés les intérêts.
Les primes liées à une obligation améliorent la rentabilité de l’obligation. En l’absence de prime, l’émission et le remboursement sont faits à la valeur nominale, dans ce cas ils sont dits «au pair». Mais il arrive parfois que le prix de remboursement soit différent de cette valeur. Dans ce cas, on parle de :
Prime d’émission. C’est le prix à payer pour acquérir une obligation au moment de son lancement. C’est la différence entre le prix d’émission et la valeur nominale.
Prime de remboursement. C’est la différence entre le prix de remboursement et la valeur nominale de l’obligation. Une entreprise peut par exemple décider de rembourser l’obligation à un prix supérieur à sa valeur nominale.
La durée d’une obligation peut être variable. Elle est fixée par l’émetteur pour chaque emprunt.
Elle est dite « nominale » lorsqu’elle est définie par un taux d’intérêt nominal. Elle n’inclue pas les primes éventuelles, ni les frais.
Elle est donnée par le taux actuariel, qui reflète le rendement réel de l’emprunt.
Le coupon est distribué annuellement ou trimestriellement par l’émetteur. A la différence des actions, pour lesquelles un dividende est versé. L’obligation donne droit à un intérêt, appelé le coupon. Il se calcule en rapportant le montant de l’emprunt et le nombre total d’obligations.
Les intérêts sont dus à compter de la date de jouissance qui peut être différente de celle du lancement de l’emprunt.
Il est possible soit de souscrire lors de l’émission d’un emprunt, soit d’acheter des titres en bourse.
Les obligations ne sont pas cotées en francs, mais en pourcentage de leur valeur nominale et au pied du coupon c’est-à-dire qu’elles font abstraction de l’intérêt couru ou coupon.
Les porteurs d'obligations acquièrent le droit d'être remboursé du prêt consenti à une date fixée à l'avance et le droit de recevoir un intérêt dont le montant est convenu à l'avance.
Mais, contrairement à l’actionnaire, l’obligataire n’a aucun droit de participation aux assemblées générales, ni de droit sur l’actif de la société en cas de liquidation.
Les conditions d’émission, de rémunération et de remboursement sont définies par contrat au lancement de l’emprunt obligataire. Toute modification au cours de la vie de l’emprunt est interdite.
Les obligations ne doivent pas être considérées comme des produits non risqués :
A l’instar des actions, le cours de l’obligation à taux fixe évolue en fonction de l’offre et de la demande des investisseurs. Par contre, le coupon est fixe et identique jusqu’à l’échéance.
Une obligation doit toujours être analysée en fonction de l’évolution des taux d’intérêt. Le cours des obligations à taux fixe évolue en effet en sens inverse des taux d’intérêt. Autrement dit, lorsque les taux remontent, le cours des obligations émises antérieurement se déprécie et inversement.
L’émetteur n’est pas à l’abri des risques de faillite. Dans un tel cas, les garanties peuvent se révéler fragiles.
Au moment du remboursement de l’emprunt, plusieurs choix s’offrent à l’émetteur
Soit l’émetteur propose le remboursement de la totalité du capital à la fin de la durée de vie de l’emprunt. Cette formule d’emprunt in fine est la plus répandue.
Soit le remboursement de l’emprunt s’effectue à amortissement constant. Chaque année de la vie de l’emprunt, l’émetteur rembourse une somme identique.
Soit, il s’effectue à annuité constante. Dans ce cas, l’émetteur va payer chaque année la même somme composée de l’amortissement du capital à laquelle s’ajoutent les intérêts.
Les besoins financiers des entreprises ont contribué à la création de plusieurs types d’obligations, permettant plus de flexibilité (durée, rémunérations, garanties).
Types d'obligations |
Caractéristiques |
Obligations classiques |
- Echéance et rémunération uniques - Versement des intérêts annuellement - Obligations amorties soit par tranches régulières, soit en totalité à la fin de l'emprunt. |
Obligations Assimilables du Trésor (OAT) |
- Emission par l'Etat - Obligations classiques dont le nombre peut croître au fur et à mesure des besoins de l'Etat. |
D'autres types d'obligations existent et offrent une meilleure protection contre l'érosion monétaire, sans trop augmenter les charges d'intérêt : |
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Obligations à taux variables |
- Rémunération soit en fonction des Taux Moyens des Emissions Obligataires (TMO) ou des taux Moyen du Marché Monétaire (TMM), soit une rémunération révisable par rapport au taux moyen de rendement des obligations garanties par l'Etat. |
- Conversion en actions possible quelle que soit la date d'échéance de l'emprunt obligataire. |
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- Remboursement en action automatiquement - Valeur minimale - Intérêt légèrement inférieur à une obligation classique |
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- Acquisition à l'émission - Avantage : acquisition d'une obligation ordinaire couplée au droit d'acquérir une ou plusieurs actions à un prix déterminé à une date donnée - Après l'émission, l'obligation et le bon sont cotés séparément et peuvent être achetés et vendus indépendamment l'un de l'autre. |